L’artiste invité cette année est Hiroshi Sugimoto.
L’exposition d’art contemporain de l’hiver 2018 est intitulée « Surface de révolution »
Depuis 2008, le château de Versailles organise chaque année une exposition consacrée à un artiste français ou étranger.
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Elle fait suite à celles de Jeff Koons en 2008, Xavier Veilhan en 2009, Takashi Murakami en 2010, Bernar Venet en 2011, Joana Vasconcelos en 2012, Giuseppe Penone en 2013, Lee Ufan en 2014, Anish Kapoor en 2015 et Olafur Eliasson en 2016.
En 2017 l’exposition collective Voyage d’Hiver a permis à plusieurs artistes d'établi un dialogue original entre leurs œuvres, le Château et les jardins de Versailles.
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Remontez l’historique de ce blog, tag «Praesentatio» pour en découvrir un certain nombre (Mais pas Jeff Koons, je n’étais pas abonné en ce temps-là)
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L’exposition se compose de grands portraits de dirigeants disséminés au petit Trianon (essentiellement), au pavillon français et à la chapelle de Trianon, d’une photo au petit théâtre de la Reine et de deux œuvres, l’une au belvédère et l’autre au niveau du plat-fond (Celui tout au fond du parc). De l’art contemporain ultra discret, comme si les folies démonstratives passées se devait d’être expiées dans de modestes propositions.
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A travers son exposition, Hiroshi Sugimoto installe, à sa façon, les ombres des personnages qui ont hantés ces lieux.
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L’artiste japonais est un spécialiste des photos pose longue en noir et blanc.
Il propose ainsi de très grand formats de dirigeants, politiques ou grands représentants présents et passés.
De la photographie du portrait de cire de Louis XIV (réalisation de 2018) présent au Château dans les salles Louis XIV à celle de Marie-Antoinette (L’actrice Norma Shearer en 1994), Sugimoto a installé des personnalités qui sont venues à Versailles
Napoléon, Benjamin Franklin, Salvador Dali, Fidel Castro, Lady Di, Victoria, Voltaire, Elisabeth II, Charles Ier, Le duc de Wellington, Hirohito (Série de 1999 avec les cires du musée Tussaud)
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La modestie des pièces au regard de la taille des portraits apportent un éclairage intéressant sur l’image de ces « grands » et « grandes », bien trop à l’étroit dans les endroits si étriqués.
Les verbeux cartels explicatifs sur les portraits et les œuvres sont les bienvenus et permettent de comprendre la vision de l’artiste et son rapport à Versailles dans le choix de ses œuvres.
Là également, je vous en proposerai quelques-uns.
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L’exposition, montée en partenariat avec le Palais de Tokyo, sous la houlette des commissaires Jean de Loisy et Alfred Pacquement, est ouverte au public jusqu’au 17 février 2019.
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Commençons avec Louis XIV, les lieux l'obligent.
L'artiste précise avoir été fasciné en découvrant le portrait de cire d'Antoine Benoist, réalisé en 1705 par moulage direct sur le modèle. Antoine Benoist, peintre du Roi et unique sculpteur en cire colorisé à réalisé depuis 1668 de nombreux portait du roi aisni que des mannequins en cire grandeur nature du Roi, de la Reine, du dauphin, du frère du Roi et de sa femme ainsi que de quelques personnages de la cour. Hélas, seul un original à survécu.
Nous sommes quasiment en présence d'une photographie 120 ans avant l'invention de ce médium.
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Louis XIV, tirage argentique (2018) d'Hiroshi Sugimoto.
Salle des gardes.
Petit Trianon.
Versailles -- Novembre 2018