Vous pénétrerez dans les lieux par les grands appartements du roi.
Arrivé dans le salon de la guerre que vous considérerez un instant, vous tournerez à gauche puis marquerez une pause sur le seuil. La magie et la splendeur du lieu devrait alors vous faire marquer le pas.
Vous hésiterez à progresser.
En temps habituel, il vous faudra de toute façon jouer des coudes entre tous ces visiteurs imbus d'eux-même occupés qui à prendre des selfies narcissiques qui à poser là à quelques mètres de leurs amis (pas plus de deux) pour un cliché de toute façon raté et qui ne montrera d'eux, ben, qu'eux et d'autres visiteurs sur un arrière plan mal cadré et flou.
En temps habituel préparé par une arrivée hivernale dès l'ouverture, vous resterez béat un moment avant que vous ne réalisiez que si vous voulez un souvenir inhabituel, il vous faut faire vite. La meute va arriver. Généralement, à moins que vous ne soyez accompagnés d'un ou deux autres photographes ayant le même but que vous et qui normalement, respectueux comme vous, permettrons à chacun de faire un cliché satisfaisant, vous bénéficiez de 5 à 10 minutes avant l'arrivée des premiers visiteurs en moins d'un heure. Il y en a. A cette heure première, les gardiens sont complaisants et quittent rarement leur siège afin de ne quasiment pas apparaitre sur votre cliché. Qu'ils en soit remerciés. Remerciement que vous ne manquerez pas de leur donner quand vous passerez auprès d'eux en même temps que votre bonjour poli et ravi.
En ces temps provoqués, vous pourrez ainsi réaliser un magnifique cliché de la galerie avec, en point de mire le salon de la paix. Le cliché inverse, vu du salon de la paix est plus difficile à réaliser. Il faut que vous ayez traversé toute la galerie, sans vous attarder par le salon du conseil, la chambre du roi et le salon de l’œil de boeuf et que personne ne soit arrivé entre temps.
En temps extraordinaire, l'absence de concurrents pourra durer également une dizaine de minutes sans qu'aucun autre photographe motivé n'ait eu la même idée.
Le cliché 360 degré est alors possible.
Hélas, si vous ne disposez pas d'un appareil de qualité ayant la capacité de le faire ou si la motivation d'un poste-traitement long vous indiffère, il vous faudra passer par vôtre smartphone.
Si, comme moi, il s'agit d'un appareil d'ancienne génération, principalement utile pour la téléphone, ces capacités optiques limitées ne vous permettrons pas le cliché magique absolu et la taille du lieux vous obligera de plus à tronquer la vue
Et alors ?
Peu importe.
Peu importe aussi le résultat final et ses défauts.
Vous l'avez fait. Rien que vous et le lieu.
Vous vous imaginerez dansant seul dans la galerie tel Louis XIV et les films montrant le jeune roi virevoltant sous les lustres ce qui n'a jamais été le cas. Louis avait 46 ans quand la galerie a été inaugurée. Il y a belle lurette qu'il ne dansait plus. Qu'il ait profité du lieu seul est tout aussi improbable.
Aussi, être-vous mieux loti qu'un roi.
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Savourez.
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A ce moment de la lecture de cet article, vous êtes dubitatifs.
Cette photo ne rend rien, pourquoi en faire tout un paragraphe ?
Rien si vous la visualisez de mon compte facebook ou uniquement sur votre écran d'ordinateur.
Je ne parle même pas d'une vision sur votre smartphone.
Aussi, il vous faudra la télécharger et la regarder avec un logiciel apte au zoom.
Vous y verrez alors tous ses défauts.
La lumière brûlée, le cadrage moyen, l’artifice du passage en sépia.
Et puis, vous vous y attarderez et peut-être, ressentirez-vous un peu de mon enthousiasme.
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Cadeau.
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Galerie des glaces et salon de la guerre.
Premier étage.
Corps principal du château.
Versailles -- Janvier 2022.