Seuls six exemplaires de ce microscope sont répertoriés à ce jour dans le monde.
Acquérir l’un d’entre eux a été exceptionnel pour le château de Versailles puisque Louis XV en possédait un
dans ses cabinets particuliers.
Le 23 novembre 2021, le château de Versailles a pu en faire l’acquisition, par préemption de l’État.
Réalisé par Claude-Siméon Passemant (ingénieur) et Jacques Caffieri (Bronzier) sous la direction du duc de Chaulnes à la demande de Louis XV, le célèbre microscope tripode.
Le microscope est constitué d’un corps cylindrique formé de deux tubes insérés l’un dans l’autre : le tube extérieur a conservé son galuchat, d’un poli exceptionnel.
Le cylindre intérieur est garni de vélin vert doré aux petits fers et contient trois lentilles convexes.
Au sommet, un embout, en forme de vase stylisé à godrons, se dévisse pour révéler l’œilleton où positionner l’œil.
La mise au point est réalisée en faisant coulisser le tube de corps.
L’éclairage de l’échantillon se fait au moyen du miroir concave pivotant fixé sur la terrasse, servant de condensateur de lumière.
Très peu d’ingénieurs mécaniciens étaient capables de construire un tel instrument.
La fabrication de cette prestigieuse série est due à Claude-Siméon Passemant, devenu « ingénieur du roi pour les ouvrages qui donnent une juste mesure du temps », qui livra les plus beaux instruments scientifiques au souverain.
Quant au cylindre du microscope, il repose sur un imposant piédestal en bronze ciselé et doré, formé de trois montants au décor ajouré composés de rinceaux et volutes feuillagés, d’agrafes et de cartouches rocaille attribués à Jacques Caffieri, sans doute en collaboration avec son fils Philippe.
Ce type d’objet, à la fois instrument scientifique de haute précision et objet d’art, était particulièrement difficile à coordonner et nécessitait une symbiose parfaite entre le mécanicien et le bronzier, la présence des bronzes n’étant pas seulement décorative, mais assurant la stabilité et la précision nécessaire aux observations scientifiques.
Caffieri travaillera de nouveau en collaboration avec Passemant qui lui confiera la réalisation du cabinet de bronze de la célèbre pendule astronomique, présentée également lors de l'exposition et présentée il y a peu sur ce blog (remontez donc le fil des articles).
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Information extraites de celles publiées dans "Les carnets de Versailles" journal semestriel envoyé aux abonnés à la carte "Un an à Versailles".
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La semaine prochaine, pour en revenir au titre de cet article, je proposerai une série d'articles consacrés à la tour de Malrborough du hameau de la Reine, récemment restaurée (la tour, pas la Reine).
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Microscope dit "de Louis XV" de Claude-Siméon Passemant (ingénieur) et Jacques Caffieri (Bronzier) entre 1570 et 1754.
Exposition Louis XV, passions d'un Roi.
Versailles -- Octobre 2022.