Les espèces du genre Touristus ont ceci de particulier qu'il est très difficile de les distinguer sans une longue observation in vivo et in situ.
Tel est l'accroche qui a retenu toute notre attention dans le dernier numéro de la revue sceintifique Nature.
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Chez ce taxon, point de becs plus larges, de pattes plus colorée, de cheveux plus ou moins hirsutes. Deux individus pris isolément et aux caractéristiques similaires peuvent en réalité se révéler forts éloignés par leur comportement au point de ne jamais être en capacité de se rencontrer et, à plus forte raison, de se reproduire, d’où la possible identifications de groupes d'individus distincts autorisant les plus aventuriers des taxinomistes à proposer de distinguer un certains nombre d'espèces.
C'est ce qui a été récemment proposé à la commission internationale de nomenclature zoologique en lieu et place de l'espèce traditionnelle du Touristus vulgaris.
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Un débat fait rage actuellement dans la communauté scientifique, débat consistant à déterminer si un usage de sous-espèce ne serait pas plus approprié.
La récente publication du professeur M.I Lennes dans la revue Nature déchaine les passions jusqu'aux rumeurs d'un grand colloque qui serait envisagé courant 2024.
Pour précisez les contours de cette grande contre-verse scientifique, voici, résumée et vulgarisée, les grandes orientations proposées.
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L'espèce Touristus vulgaris ne serait plus classée selon des sous-espèces ou sous-groupes désignées en raison de leur origine géographique :
A titre d'exemple :
- Touristus vulgaris asianensis (regroupant depuis 1998 les Touristus vulgaris japonicus (décrits en 1952) et les Touristus vulgaris tousparreillensis, décrits en 1905)
- Toursitus vulgaris americanensis (connus dans le langage vernaculaire sous le nom de gros beauf d'amerloque)
- Toutistus vulgaris ralensis (d'origine de France, connus sous le nom commun de kesskifoutchénoucescondanlakedevent)
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L'article propose une catégorisation en espèce serait désormais liée aux mœurs et au comportement source d'une probable séparation future du genre.
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Voici quelques unes des espèces proposées dans l'article sur cette base.
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- Le Touristus passivus
L'espèce la plus nombreuse, déficiente au niveau de l’appareil auditif, elle est munie d'un oreillette et d'un guide chien d'aveugle. D'un faible résistance, elle réalise le grand tour en moins de 3 heures (Château, Parc, Trianons, Hameau de la Reine, 2 pauses pipi, 1 pause en-cas gras, 17 pauses boutiques (1 à 3 visites par boutique)), et la visite des grands appartements en moins de 45 minutes. Très aisée, cette espèce se déplace généralement entre les sites via le petit train. Malgré l'absence de toute preuve d'échanges de fluide entre individus, la population semble stable voir le faible croissance continue d'année en année.
- Le Touristus gradubidus
Espèce par nature grégaire.
Source d’encombrements vers les points d'eau ou les salles ou elle se situe, elle se déplace en bandes d'au moins 4 à 5 individus parfois jusqu'à une trentaine.
Les plus jeunes gravitent généralement autour de la bande dans une indifférence affichée.
S'exprimant tout haut avec des commentaires de haute volée (Ben les salauds ils s'emmerdaient pas, on a bien fait de leur couper la tête -- Que des cradots, y'a même pas de chiottes dans les salons -- Mémère, tu nous prends en photo devant le plumard de la reine), ils n'hésitent pas se frayer un chemin en écartant les autres espèces.
certains comportements sont proche de celle du Touristus passivus dont ils partagent quelques caractéristiques comme les pauses techniques, qu'ils réalisent à heures fixées par le dominant du groupe, contrairement à l'espèce précédente qui n'agissent qu'après l'aval de leur dieu qui s'exprime via leur oreillette.
- Le Touristus pixelitus
Cette espèce est assez fréquente et se distingue des espèces précédentes par l’existence de plusieurs sous-groupes de population, chaque sous groupe étant composé d'un seul individu.
Extrêmement individualistes, les rares rencontres entre deux membres de la même espèce se traduit par une confrontation à coup de Canon (R) voir de concours à celui qui à la plus grosse (Focale, Vitesse d'obturation, Capacité en Go...). En marge dans leur écosystème, il n'est pas rare de les voir squatter les espaces naturels reculés. Il convient de se méfier des spécimens les plus lourdement équipés. Peu agiles, il peuvent néanmoins capturer un baiser illégitime à plus de 500m avec une résolution inattaquable contre l'avocat de la partie adverse.
- Le Touristus statudégradus
Déjà présenté dans de précédents articles de ce blog. Il se caractérise par sa propension à vouloir singer son environnement, principalement au niveau des statues fossilisées qui ornent l'environnement. Cette espère possède un pouvoir étonnant de mimétisme. Non seulement, elle aime à prendre des postures similaires aux statues de son environnement, mais elle se complet également à l’exhibition devant des Touristus pixlitus. Elle pousse aussi son art du mimétisme en se fondant dans des groupes de Touristus gradubidus.
Surgissant d'un de ces groupes de façon rapide telle l'aigle fondant sur sa proie, une pose, clic-clac, et hop, elle s'en retourne vers son groupe d'accueil temporaire non sans avoir au passage éraflé un marbre ou emporté un doigt d'une vestale callipyge.
- Le Touristus sétouéplus
Espèce prédatrice qui accapare le premier guide ou le premier surveillant afin de l'hypnotiser jusqu'à le saouler avec sa science. Elle ne lâche que rarement sa proie, allant même jusqu'à la suivre de salle en salle. Les plus résistants de cette espèce disputent aux Touristus pixelitus, le privilège d'être le dernier lors de la fermeture du parc naturel.
Cette espèce ne déteste pas non plus s'adresser à un groupe de Touristus gradubidus afin d'étendre plus avant son emprise sur son environnement.
- Le Touristus sotenlairus
Espèce aperçue fugacement par de nombreux observateurs, il n'existe que peu de preuve de son existence. Elle ne tiendrait cependant pas du mythe, comme la photo présentée en tête de cet article tendrait à la prouver. Les images électroniques étant ce qu'elles sont, La Royal Geographical Society envisage de faire appel à la communauté scientifique afin de régler définitivement la question de leur réalité, en offrant une prime conséquente à tout chercheur qui pourrait démontrer formellement leur existence en capturant un individu.
- Le Touristus selfius, lui reste soumis à étude car certains pensent que cette espèce solitaire tend à disparaitre au profit du Touristus dronus. Mais ce dernier, hélas chassé pour sa peau pourrait également être rapidement classé par le WWF sur la liste des 10 espèces les plus menacées.
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La porosité des définitions proposées et le partage évident de certains espaces de vie est le principal écueil à cette nouvelle classification, qui, sans effacer totalement les difficultés soulignées par les précédentes classifications, n'en introduit pas moins d'autres notamment en lien avec les évolutions rapides des mœurs.
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Cour de marbre de la cour royale.
Versailles -- Mars 2016
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